vendredi 1 décembre 2006

Communisme en Chine : le défi de la dialectique

L’autre jour, un reportage sur TV5 sur l’idéologie contemporaine du Parti communiste chinois. Une des personnes interrogées nous dit que K. Marx n’était pas opposé à la démocratie mais au capitalisme, soit la position exactement inverse à celle du Parti communiste chinois actuel. Pourtant Deng Xiaoping, l’instigateur du tournant capitaliste a pu trouver dans la conception marxiste de l’ Histoire, une justification du changement opéré. En effet, Marx a développé une théorie de l’histoire qui à la fois une valeur explicative, prédictive et…de fait, normative. Dans cette théorie, le capitalisme et l’industrialisation qui l’accompagne succède à un ordre féodal, précède le socialisme qui lui même précède le nirvana de l’Histoire : le communisme (quand on aura plus besoin d’état pour vivre dans un monde juste, pour résumer).

Donc, Deng constatant le sous-développement de son pays, a expliqué qu’avant d’essayer d’aller vers le communisme et d’être socialiste, il fallait passer par le case “capitalisme” ! évidement, nul ne sait quand le parti estimera le pays mûr pour passer à l’étape suivante…mais il semble que les chinois actuels, dans leur majorité, soient dans leurs aspirations individuelles pris dans les tourments du désir d’accumulation matérielle (et dans l’impérative nécessité de survivre ), et trouvent une certaine fierté à voir leur pays devenir une puissance politique mondiale.

Ce qui était amusant, était de voir l’école du parti sorte de méga-ENA de l’oligarchie (pseudo ?) méritocratique de l’état communiste …on y apprend à parler de Mao, du marxisme et de la nouvelle dialectique selon laquelle les grands capitalistes font partie de la recette menant au progrès de l’Histoire. Encore plus étonnants sont les discours des étudiants “ordinaires” rêvant d’entre d’entrer dans la carrière : certains vous parlent avec un sourire qui en dit en long sur la profondeur de leur adhésion au discours officiel…mais cela ressemble plus de l’hypocrisie calculée qu’à de l’ironie.

Peut-être qu’en Chine aujourd’hui, chacun peut penser ce qu’il veut, mais il est prié de ne pas le crier trop fort ! (Je reviendrais sur le fascinant régime politique chinois)

skyscrapers-shanghai.JPG Photo de Changhai avec ses tours et ses grues (wikipedia commons).

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