jeudi 3 juillet 2008

Une pétition insatisfaisante

De quoi je parle ?
http://www.intersj.info./

Il s'agit d'une pétition lancée par des syndicats de journalistes rappellant qu' "Il n'y a pas de démocratie sans liberté de la presse".

Or on a effectivement actuellement avec le président Sarkozy, ami des patrons des grands de presse, voulant un contrôle direct sur les médias publics et accroitre leur dépendance du pouvoir. Je ne reviens pas sur la suppression de la publicité sur la télé publique (mesure qui va avoir un coût certain mais dont le gain demeure avant tout un délire idéologique ), mais les tensions entre la direction de France Télevision et la présidence de la République montrent qu'on assiste à un recul de la liberté des médias publiques. Or, si les médias privés délivrent une information biaisée par des intérêts économiques, à quoi bon avoir un service publique qui ne serait pas indépendant ? Surtout si le pouvoir politique avait des intérêts convergents avec ceux des groupes de presse privés !

Donc, on se dit ; une pétition : bonne idée ! Seulement : est-ce au syndicat de journalistes de se charger de la défense du pluralisme de la presse ? Du coup, dans leur pétition on retrouve des mesure catégorielles assez éloignés de cette question (par exemple, une demande de changement de la loi pour limiter les CDD pour les journalistes ).

Conclusion : ne laissons pas aux journalistes le monopole de la défense du pluralisme !

Oui, on peut se réjouir de la libération d'I. Betancourt

Lorsque j'ai entendu la nouvelle de la libération d'Ingrid Betancourt, je me suis d'abord demandé ce qui avait bien pu être donné en échange...réflex du type marqué par la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien.

Évidement, c'est sans doutes plus facile de faire une opération commando contre un groupe affaibli de guerrilleros dans la jungle colombienne que d'attaquer la Libye. En outres, c'est moins dangereux en terme de conséquences politiques internationales.

Mais tout de même, la France avait jusqu'à présent recherché une solution diplomatique avec l'aide d'Hugo Chavez notamment. On comprend la préférence de la famille pour une telle option à priori moins dangereuse pour les otages. Mais cela laissait penser à une diplomatie du coup d'éclat, prête à la glorification de ceux qui méprisent la démocratie pour quelques couvertures de journaux.

Le cas Betancourt pouvait paraitre d'autant plus gênant que beaucoup la voyait comme une enfant gâtée de l'élite français et notamment des habitués du Quai d'Orsay. A moitié française mais prioritaire sur la liste des causes nationales.

Pourtant, même si elle a certainement bénéficié d'un traitement de faveur, au moins dans les médias, sa libération est une vraie bonne nouvelle, car elle marque une victoire face au cynisme politique et face à ceux pour qui rejettent le pluralisme politique. L'évocation par I. Betancout, à peine libre du cas d'Aung San Suu Kyi, opposante à la junte birmane, va dans ce sens. Que ce soient les Farc ou la junte birmane, on a, au-delà des idéaux originaux des uns et des autres, un rejet du pluralisme politique au profit d'une culture de la violence.