mercredi 29 novembre 2006

Les couleurs du football et leur (impossible) double représentativité

Il y a un an exactement, Alain Finkielkraut avait déclenché un tollé suite à ses propos sur l’équipe de France dans Haaretz. Il y avait déclaré ” on nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est « black blanc beur », en fait aujourd’hui elle est black black black ce qui fait ricaner toute l’Europe.” (http://www.grioo.com/info5864.html).

Georges Frêche, lui a suscité un tollé en déclarant au sujet de la même équipe « La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société, aurait-il affirmé. Mais là, s’il y en a autant, c’est parce que les Blancs sont nuls. J’ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze Blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine. » (http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-11-17/2006-11-17-840481)

En fait certains dont ces deux là, voudraient que l’équipe de France endosse une double représentativité :

_ Représenter la France par la défense de son image sportive, qui se doit d’être la meilleure possible à l’aune du critère sportif : la qualité de jeu et en définitive la victoire.

_ Représenter la France à la façon d’un sondage : porter à l’extérieur une image de la société française qui devrait être un minimum fidèle à sa diversité.

Comme souvent, un instrument ne peut servir plusieurs fins. Aussi, je crois qu’il faut accepter de renoncer à la représentation “sociale” de l’équipe nationale. Après tout, l’équipe de France a-t-elle jamais représenter les femmes, les personnes âgées ou plus simplement les classes sociales favorisées du pays ? Peut-on reprocher au football d’être un sport populaire où les enfants des DOM et de l’immigration africaine réussissent mieux ?

Si dans le domaine sportif au-delà de quelques vols de pieds de la part de pays riches, la réponse à la question parait aisée (encore que les critiques des propos cités aient souvent porté sur une dimension raciste prétendument sous -jacente) , ce même avis semble difficile à imposer dans d’autres domaines (politique, police, monde des affaires…) où il est vrai qu’il ne s’agit plus de représenter la société à l’extérieur…mais “à l’intérieur”. Un autre sujet, sans doutes, mais qui n’est pas sans liens…

1 commentaire:

Kilouko Jr. a dit…

D’après un prof de stats, il faudrait juger de la représentativité de l’équipe de France par rapport à la population de nationalité française des centres de formations (d’ il y a 5-10 ans). Il serait alors à parier que les jeunes “blacks” se retrouveraient plus souvent que les autres dans des situations où le football constitue pour eux le meilleur mieux d’espérer réussir professionnellement.